Fribourg muscle la lutte contre les violences domestiques

Le Canton dévoile 37 mesures contre la violence domestique. Le plan relance la création d'une unité de médecine des violences à l'HFR.

Dans le canton de Fribourg, les cas de violences domestiques sont passés de 768 à 974 entre 2017 et 2023, soit une hausse de 27%. © Freepik

Le conseiller d’État Philippe Demierre et la responsable du Bureau de l’égalité Sophie Delessert ont présenté ce lundi le deuxième plan d’action cantonal contre les violences domestiques, qui s’étendra de 2025 à 2028.

Ce plan repose sur une approche pluridisciplinaire, associant, notamment, police, justice et services d’aide aux victimes. Il s’appuie également sur la Convention d’Istanbul (2018), qui reconnaît la violence à l’égard des femmes et la violence domestique comme des violations des droits humains, ainsi que sur l’expérience du terrain.

Le plan comprend 37 mesures, dont une dizaine jugées prioritaires. Et cinq d’entre elles nécessitent des financements supplémentaires, estimés à 7,68 millions de francs, dont 5,24 millions déjà prévus dans le budget 2025.
Le coût total du programme est estimé à 12,36 millions de francs.

Parmi les mesures phares:

  • La création d’une unité de médecine des violences à l’HFR
  • Une ligne téléphonique d’urgence 24h/24 pour les victimes
  • La pérennisation de l’accueil pour victimes
  • Des hébergements de transition
  • L’élaboration d’une loi cantonale contre la violence

L'unité de médecine à la traine

Déjà prévue en 2018, une unité de médecine des violences à l’HFR n’avait pas vu le jour, faute de moyens et en raison de la pandémie. "Grâce à la priorisation de cette mesure par le Conseil d'État, on va pouvoir se remettre au travail. On a déjà un rapport de faisabilité qui est bien avancé", précise Sophie Delessert, responsable du Bureau de l'égalité. Actuellement, les victimes sont prises en charge comme les autres patients aux urgences.

Les chiffres présentés par les autorités lundi sont préoccupants: entre 2017 et 2023, les cas de violences domestiques ont augmenté de 27%, passant de 768 à 974. En 2024, la Police cantonale a traité 666 affaires, soit en moyenne deux cas par jour, ce qui représente une hausse de 15% par rapport à l’année précédente.

Une offre médicale dédiée et rapide

L’unité de médecine des violences devrait proposer des consultations en 24 à 48 heures, sur rendez-vous. Elle serait ouverte 5 jours sur 7, de 8h à 17h, avec une permanence le samedi matin. Un accueil téléphonique spécialisé est également prévu, assuré par du personnel formé.

Les consultations seront confidentielles, gratuites et accessibles. Leur financement repose sur deux sources: les Prestations d’Intérêt Général, financées par le canton au sein de l’HFR, ainsi que les prestations LAVI, pour les situations répondant aux critères de cette loi.

RadioFr. - Yann Girard
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